Toutes les simulations fonctionnent de la même façon (partie 2)

L’erreur est humaine

Oups… Pardon… Excusez-moi… Laissez-moi passer s’il vous plaît.

La simulation dynamique dans le bâtiment permet effectivement d’étudier les réactions ne venant que d’une seule direction celle d’un partenaire. Celui pour lequel on s’accorde sur la manière de renseigner des valeurs dans un outil de calcul. Elle nécessite donc je pense d’apporter certaines réponses dans un temps donné.

Il n’est pas possible de penser à tout du premier coup! Il m’arrive aussi, parfois, lorsque je pense à un autre truc sur le chemin, d’oublier ce que j’étais venu chercher…

Dans la construction, vous ne posez pas de la maçonnerie dans le même temps que vous dessinez les plans de votre projet. Généralement, il y a un temps pour la conception et un autre pour la mise en œuvre. Certains projets mettent plusieurs années avant la première pierre. D’autres n’aboutissent même pas ! D’autres encore sont rénovés morceau par morceau.

Il est certain qu’il est plus simple de construire avec ce que l’on trouve sous la main. Plutôt que de stocker ce que l’on possède sans savoir s’il va vraiment servir. Le matériel imposant et coûteux doit forcément être utilisé là où il y en a besoins le plus. Alors vous imaginez, stocker des parties de bâtiment ?

Bâtir et rénover en même temps

Arrivé au sommet d’une colline, vous avez fait le plus dur. Sauf à embarquer dans une montgolfière, vous ne pouvez plus aller plus haut.

La construction n’a pas démarré avec la réglementation thermique, elle a cependant le mérite d’exister. Elle ne permet pas à elle seule d’expliquer l’ensemble des usages qui se produisent à l’intérieur des locaux.

Il existe dans la réglementation thermique deux grands volets, deux méthodes différentes qui ne possèdent pas les mêmes objectifs. Pourtant, ils poursuivent un même but commun portant sur la caractérisation de la consommation des bâtiments. Dans le neuf, je ne vous cache rien, c’est exigent et contraignant.

Rappelons que les deux méthodes ne prennent pas le problème par le même bout, simplement, car ils n’appliquent pas les mêmes contraintes. Sur le point thermique par exemple, les traitements modernes ne peuvent rivaliser avec les constructions d’antan. Certains objectifs liés au neuf ne peuvent être soumis à l’existant.

Depuis que les réglementions thermiques existent (1974), elles laissent derrière elle un sillon qu’il est possible d’entrevoir sur l’échelle des performances énergétique. Elle agit comme un palier permettant de stabiliser différents éléments de compréhension de nos usages :

  • Le neuf en-tête de gondole cherchant l’innovation à tout pris par la technique.
  • L’existant à la traîne figé dans le traditionnel.

Il est alors possible de se rendre compte que c’est toute une chaîne qui poursuis la glorieuse quête d’un fameux label énergétique.

En transmettant des trajectoires, j’observe que cela replace du sens sur lesquelles se raccrocher. Dans le bâtiment ancien, lorsqu’il s’agit d’atteindre tel ou tel objectif, la maîtrise se disperse généralement par la diversité des points de bascule. Et vu les ordres de grandeur, voilà une bonne marge de manœuvre à toute autre transposition des critères ou des performances énergétiques.

Pourtant, même si les bâtiments sont tous différents, étrangement, il n’est pas possible de faire sans un plan de la salle. Un croquis, n’importe quoi qui distinguerait ce qui se trouve en dehors de ce qui doit se passer dans des conditions idéales (dans les limites du possible). Quelle paroi on va travailler ? Quel revêtement est posé dessus ? Ce que l’on souhaite y installer ? Y a t-il des désordres capillaires…

D’une certaine manière, faire le tri dans une interface reviendrait à revenir sur ce qui s’y trouve. Prendre ce qui vous convient, et l’adapter à votre situation. Or, s’il y a des trous à travers ce que l’on peut faire a tel instant, ou de telle manière. Alors, afin de conserver un peu de lucidité, il vous faut un usage le permettant. De plus, les réglementations, entre nous, ce n’est pas ce qu’il y a de plus foufou.

Un opérateur de terrain

L’énergétique autour du bâtiment est un sujet sensible. Autant dans la complexité qu’elle requière, que par la diversité des histoires que l’on peut y trouver. Et parce qu’elle s’adresse directement aux acteurs qui se trouvent dans les bâtiments, elle nécessite beaucoup d’attention. C’est aussi en cela qu’elle exige parfois de simplifier ce qu’il s’y passe.

Il n’y a pas besoin de prouver quoi que ce soit pour se dire que c’est moisi dans un coin. Que ça sent le renfermé. Que la qualité de l’air pose des problèmes sans fin.

Lorsqu’il s’agit de faire émerger de nouvelles idées, les données de réceptions peuvent parfois se raccourcir. La mesure désignant souvent le cap à suivre sur ce que l’on cherche à obtenir. Elle permet de constater l’écart qui sépare l’expérience de la projection. C’est un sujet important, j’espère y revenir. Toutefois, la démonstration dénote en replaçant temporellement les idées sur des réalités. Il convient également de sélectionner les bons outils assurant nos appuis.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que chaque situation reste perceptible même après le passage d’un expert, et qu’il n’y a pas forcément de lien à travers les problèmes que l’on rencontre d’un bâtiment à un autre.

Puisque les estimations que nous faisons se situent généralement sur des cas théoriques, il devient important de rappeler quelques principes essentiels.

Le calcul de chaud

Étant donné que la chaleur se dissipe du chaud vers le froid, alors persiste-t-il des moyens simples de rappeler certains fonctionnements sont liés aux différents bilans énergétiques. Dans notre cas, le chauffage, cela consistera à apporter de la puissance à l’intérieur.

Apporter à l’intérieur ou estimer une dette d’énergie à compenser (les pertes).

Sur le bâtiment dans son ensemble, lorsqu’on évoque des systèmes de production ou de génération. Dans le local, on parle plutôt du système d’émission. Entre les deux, généralement, c’est là que ça se complique : il y a des connexions permettant la transmission des flux. Lorsque la génération se situe au niveau du local, elle se superposent à l’émission. C’est là qu’il y a la moins de confusion sur les organes de commande. Il est alors possible d’élever les niveaux de discussion :

Si ça chauffe, c’est bon, sinon j’appelle mon plombier chauffagiste !

En se transformant sous forme de chaleur, l’énergie est distribuée suivant des clés thermodynamiques. Les différents fluides ou équipements déployés se cumulent laissant place à la statistique déterministe et/ou conventionnelle (les apports dixit point suivant). La précision d’une perte de charge produite sur un énième chiffre après la virgule n’a certainement plus vraiment de sens aujourd’hui vis-à-vis du service.

Quand je cherche à faire des économies, j’observe les ordres de grandeur. La réduction des interactions entre les équipements est probablement une bonne piste. La régulation est effectivement une donnée fondamentale. Or, pour stabiliser quelque chose dans tout ça, il n’y a pas forcément besoin d’un calcul. Si vous connaissez les transferts thermiques, en portant un regard d’ensemble vous pouvez distinguer aisément ce qui sort de ce qui rentre.

Ça l’est peut-être moins lorsqu’il s’agit d’un dimensionnement aux petits oignons. La bonne puissance émise au bon moment dépend certainement d’une donnée proche de la phase exécution. Du fait qu’un bâtiment se conçoit souvent sur le temps long, il est rarement conseillé de modifier des éléments à la dernière minute. Si toutefois cela devait arriver, les analyses commenceraient probablement par des pièces contractuelles. Dans un bâtiment neuf, les appoints sont rarement inclus.

S’il y a un loupé dans un bilan quelque part, cela peut être dans la transmission des données de départ. Et elles peuvent être nombreuses, puisque l’impact n’est pas vraiment évalué dans des conditions que l’on dispose lorsqu’on réalise une mesure. Donc, il est tout à fait possible d’y revenir de nombreuses fois.

Et puis, réussir à s’accorder, souvent, c’est très compliqué. La température n’est pas la seule donnée à intégrer pour comprendre que dans une étude de chauffage, la relance fait aussi partie du jeu !

Il est bon alors d’évoquer la qualité de certains modes de transferts thermiques. De cette manière, il n’y a pas d’ambiguïté sur les possibilités d’émissions énergétiques.

Le calcul de froids

Dans les constructions d’aujourd’hui, certaines réactions peuvent se faire surprendre. Notamment lors d’une semaine de canicule. À ce titre, on cherchera à atténuer les réactions ou à réduire les puissances qui se dissipent à l’intérieur.

Il faut noter qu’en économie, comptabiliser de l’énergie n’est pas forcément évaluée de la même manière que dans un bilan d’ingénieur. À chaque fois qu’il y a des données qui rentrent, il ne faut pas oublier qu’il y en a aussi qui ressortent !

Il est plus simple de se focaliser autour d’un point technique qui peut se traduire par l’enveloppe, les systèmes, la ventilation… Où tout autre partie vivante. Bref, tout ce qui peut servir à une analyse peut-être un prétexte pour affiner des hypothèses. Rappelez-vous que des valeurs par défaut sont toujours possibles, elle permettent souvent de gagner du temps néanmoins, elles sont généralement défavorables.

Lorsque je parle d’énergie à soustraire, j’inclus également les différentes dispositions qui permettent d’organiser l’obscurité d’une pièce (protections ou autres actions par exemple).

Évidement, si les données de départ ne sont pas forcément de la même nature que celles qui sortent, y a-t-il quelque chose qui ne tourne pas rond dans l’histoire ? En définitive, avant de comptabiliser les apports, il y a cette nécessité de connaître les pertes (étape précédente), ou au moins de connaître les composants des parois, des systèmes.

Évacuer vers l’extérieur ou évaluer les ressources à soustraire (les apports).

Il est bien évident que les apports proviennent des deux milieux : de l’extérieur bien sûr, quotidiennement, mais aussi à l’intérieur, car le simple fait de respirer dégage de la chaleur.

Lorsqu’il s’agit de faire des prévisions sur le temps long. Les réactions peuvent mettre plusieurs semaines à s’installer. C’est aussi là qu’on évoque l’inertie du bâtiment. Bien sûr, les coutumes devraient permettre l’apprentissage des phénomènes pour les maîtriser au mieux. Cependant, parfois, les choses techniques peuvent être subtiles à saisir.

Outremer, pour moins consommer de climatisation, certains bâtiments sont isolés. Seulement, si on souhaite éliminer la clim, impossible de faire avec l’isolant. Vous voyez le piège venir ?

Il faut aussi rappeler que dans certains cas, les dissipations nécessitent un coût énergétique. Les allers-retours permettent effectivement de se rendre compte qu’il y a une enveloppe. Elle sépare des ambiances en laissant la possibilité d’agir vraiment sur ce qui compte.

L’histoire entre les deux

Et bien entre les deux, il peut se passer beaucoup de chose ! Mise à part quelques salles blanches ou ultra confinés, ces situations (trop chaud ou trop froid) ne se produise “généralement” pas en même temps. L’amplitude n’arrive jamais aussi vite que dans une journée.

Quoique… À la mi-saisons lorsque les évolutions quotidiennes rentrent en ligne de mire. Il est possible de croiser des locaux chauffés le matin et rafraichit l’après-midi. L’important lorsqu’on conçoit des ambiances, c’est qu’il faut garder en tête que c’est pour les autres que l’on bâti.

Mais il persistera surtout une illusion sur le comportement des simulations qui n’est pas possible de mettre en relation sans se confronter aux vrais conditions du bâtiment. C’est aussi pour ça que les outils nous sont utiles et qu’il y a aussi beaucoup d’ambiguïté sur la manière de fournir une réponse juste. Autant dans les interprétations que l’on peut en avoir, que sur les performances que l’on peu atteindre.

Il y a des notions qu’il est bon parfois de temporiser.

Lorsqu’on procède à ce genre d’estimations, car c’est bien de cela qu’il s’agit, les hypothèses sont toujours des hypothèses, plus ou moins farfelus. Il n’est probablement pas possible avec un outils de STD de “coller” la réalité. De plus, il est rare de pouvoir renseigner ces données exactement comme on le souhaite, comme disait un de mes clients :

Déjà, l’arbre c’est un cylindre !!

En prenant des raccourcis et sans constatation mutuelle vous vous heurtez je crois à d’improbables raisonnements qui font que les choix peuvent se voiler d’un miroir sans option de retour. Ce que l’on recherche dans une conception globale, ça reste toujours de diminuer les pertes en maximisant les apports.

Pourtant, lorsqu’on met les mains dans un logiciel de thermique, il y a souvent de quoi sauter au plafond ! C’est aussi pour ça qu’il n’y a aucune méthode parfaite et que le choix de la pièce est important.

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