Après l’énergie, une soif de carbone

Les rapports du GIEC sont formels, il y a trop d’émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère depuis ces 50 dernières années. Le coupable est tout désigné le carbone…

carbone

Une transition qui piétine, ça sent le roussi, vous ne trouvez pas ?

Avoir une étiquette DPE classée A, fait il de vous une personne responsable et respectable ?

Les notes et les étiquettes de ce genre vont probablement devenir la norme dans les années à venir. Pour tous les produits possibles et imaginables. Tout ce que vous achetez pourra comporter ce genre de feu tricolore. De la boîte d’œuf à la conserve de haricot vert, si c’est vert alors c’est bon pour vous, rouge, c’est soit disant mauvais. Alors mangez seulement des pâtes et vous irez bien !

Nutri-Score

Certes, cela va dans le bon sens, savoir qu’un produit à une bonne efficacité énergétique où est meilleur pour votre santé. Pourtant faire la différence entre une classe A et une autre classe A n’est pas forcément trivial aux premiers abords. Car entre deux produits similaires que tout oppose, il y aura toujours des écarts. Il y a bien d’autres facteurs qui peuvent rentrer en compte dans un bilan énergétique.

On peut donc imaginer des situations de ce genre : dans un même rayon de super marché, il est tout à fait possible de comparer deux produits classé A, et qu’un des deux soit meilleur qu’un autre selon la région ou il se trouve. Dans ce cas, est ce qu’un Nutri-Score sera suffisant ? Probablement que non. Et pour un client quelconque, le prix sera le facteur ultime et déterminant.

Ça me rappelle un truc sur les classes énergétiques des appareils électroménagers, ici en 2011 ou là en 2021. Exactement les mêmes problèmes et les mêmes débats, mais avec dix ans d’écart.

Qu’avons-nous fait pour éviter cela ?

Pourquoi les propositions retenues par la convention citoyenne n’ont pas eu les résultats escomptés. Seulement des propositions édulcorées à la merci des lobbies sans scrupules. Une note de 4/10 au vote des citoyens, personnellement, je trouve cela très médiocre. Surtout à l’heure actuelle, lorsque l’on parle d’énergie !

Lever des milliards pour améliorer la relance ne semble pas fonctionner non plus, à qui profitent-ils ? Certainement pas aux petits entrepreneurs. Une simple vision à l’horizon 2030 pour Monsieur Le Maire ? Cela fait presque de 50 ans que nous étudions l’énergie des bâtiments, pourtant nous continuons ainsi. Nous le savons désormais, les méthodes conventionnelles n’apportent pas de résultats, tout au plus des solutions standardisées.

Qu’y a-t-il de standard dans une catastrophe naturelle ?

Imaginez un événement désastreux auquel nous supprimons tout simplement 60% de ces effets ? Sûrement que les conséquences serait moins néfastes pour nous et qu’il y aurait moins de victimes. On ne peut que déplorer ce genre de sinistre. Comme si on pouvait maîtriser les effets d’un ouragan ou une coulée de boue dans une montagne. En général, l’énergie prend le chemin le plus court pour atteindre son but. Vous pouvez prendre n’importe quel phénomène physique, cela se vérifie. Alors pourquoi pas, nous, les humains ?

Du carbone dans une catastrophe ?

Les associations militantes pour le climat n’ont jamais été aussi virulentes. Jusqu’où iront-elles ? Ce militantisme est peut-être nécessaire pour augmenter le niveau général de prise de conscience, dire qu’effectivement, il se passe quelque chose. Mais je reste persuadé qu’en aucune façon, imposer des règles ne résoudra les problèmes des gens. Bien au contraire, cela ne fait que renforcer les craintes. Y a-t-il des limites acceptables ? Des limites qu’il vous faut trouver, je le pense. À affiner par vous-même, j’en suis certain.

La transition énergétique appelle à un changement d’un autre type, un passage sur un autre plan. Comme pour la cuisson des aliments, il y a des milliers d’années. Si vous le souhaitez, nous pouvons en discuter.

Nous cherchons des solutions en connaissances des problèmes existant et en analysant les causes. Lorsque nous avons un résultat, il faut le diffuser, certes, le confronter à des réalités expérimentales. Pourtant, les outils de collaborations modernes et de mutualisation de l’information sont présents. Alors pourquoi cela ne fonctionne toujours pas ?

Comme chaque outil expérimental, cela nécessite des essais, on fait des tests, on voit ce qui marche et ce qui ne fonctionne pas. On fait quelques réglages pour enfin trouver les bons paramètres.

Le verdissement des méthodes conventionnelles

Avec la nouvelle réglementation environnementale sur les bâtiments, c’est encore un nouveau processus qui se met en place. Pour assimiler cela, il faut déjà comprendre ce qu’est une réglementation. Encore une nouvelle couche de peinture verte vous apportant son lot d’espoir. Un enfumage bien emballé, bien packagé par des institutions profondément ancré dans un monde dépassé sur tous les points. Elle s’appelle la RE2020, mais pourtant ne sera effective qu’en 2022 maintenant !

Pour vous en rendre compte, si vous le souhaitez, vous pouvez tenter de faire une étude environnementale réglementaire par vous-même, je vous prête mon logiciel ! Vous verrez ainsi ce que ça vous apporte. Autant dire : pas grand chose.

La façade verte de l'énergie carbone

Je suis le premier à trouver les calculs scientifiques intéressant et passionnant. Mais dans une étude réglementaire, le calcul des émissions de GES (gaz à effet de serre, notamment le dioxyde carbone) se base sur le RSET, le récapitulatif standardisé de l’étude thermique RT2012.

Or, si la première interrogation à la mise en œuvre d’un système de chauffage (proposé par un calcul RT) n’a déjà pas eu la bonne réponse. Alors, ce n’est pas en faisant du cache-misère sur une base non fiabilisé qu’on pourra prétendre avoir un résultat satisfaisant.

Finalement, il n’y a aucun responsable à trouver. Nous sommes comme ça, nous évoluons ensemble avec nos connaissances, en confrontant les idées aux autres, cela depuis la nuit des temps.

Calculer du carbone, pourquoi faire ?

Lorsque l’on fait une analyse du cycle de vie d’un projet de bâtiment, effectivement, on peut se rendre compte que l’énergie dépensée dans les produits et équipements matériels est plus importante que pour toute la durée de vie énergétique de l’utilisation. En général, ce sont des périodes d’études qui spéculent sur plus de 50 ans.

Un calcul d’émission carbone se base sur des fiches de déclarations environnementales (FDES). Elles sont établies en général par les industrielles moyennant bien sûr un certain coût pour établir la fiche (de 3k€ à 30k€ tout de même !). Il y a une fiche par composant, une fiche pour chaque épaisseur d’isolant, pour chaque produit de construction où chaque système technique. Vous améliorez un détail dans votre procédé de fabrication en usine et vous devez refaire votre fiche qui devient désormais obsolète ! Ou se trouve le progrès ? Je me le demande.

Savez-vous vraiment ce que représente un kilogramme équivalent carbone par unité fonctionnelle (1 kg CO2eq/UF) ?

Personnellement, je ne sais pas, il y a ce terme d’unité fonctionnelle qui n’est pas le même si on compare une fenêtre où une pompe à chaleur. Ainsi, en toute rigueur scientifique, l’unité du kg de carbone équivalent n’est pas le même selon le produit ou le système que l’on compare.

La fiche comporte tellement de données qu’il est tout à fait impossible de comprendre ce qu’elles veulent dire vraiment. Tellement de chiffres dans des tableaux que cela en devient inhumain, incomparable à l’œil nu. Un bâtiment regroupe un ensemble de plusieurs technologies, composants, matériaux et systèmes. Alors vous imaginez bien qu’avec 500 fiches ! Il nous faut un obligatoirement un logiciel de calcul.

Alors on certifie les fiches, et on demande de faire confiance.

Tampon certifié énergie compatible

On peut donc se demander pourquoi une laine minérale reste plus favorable qu’une laine de bois ou qu’une ouate de cellulose ? Je ne rentrerais pas dans ces débats sans issues.

Bon, on vous dit qu’il y a des valeurs par défaut ! Des valeurs proposées par le gouvernement qui pallie le manque de fiche officiel. Bon et bien pour être certain de notre résultat, il faut redemander au fabricant de nous fournir la vraie fiche… Toujours plus de coût de temps et de moyen. Jamais de résultat. Et voilà comment on tire le fil d’un processus surréaliste !

Bientôt, on vous demandera de savoir de tête quel type de construction est la meilleure. Je sens déjà le jeune thermicien solitaire devenir tout jaune face au grand maître d’ouvrage qui lui posera cette question : « alors pour être énergie 4 et carbone 2, je mets quoi dans mon bâtiment ? »

Ce qu’on ne vous dit pas, c’est que pour l’instant, seulement le dioxyde de carbone est étudié, c’est en effet le facteur potentiel de réchauffement climatique et le seul entrant en compte pour l’instant dans une étude RE2020. Mais dans une FDES, il y a 25 autres paramètres qui ne sont pour l’instant pas étudiés (qui le deviendrons sûrement dans les prochaines années).

Si j’ai besoin de cette poutre en métal à cet endroit précis, qu’il n’y a pas d’autres choix, pas d’autres solutions pour x raisons, pourquoi faire une étude carbone sur cette poutre ? J’en ai besoin, c’est tout.

Souvenez-vous d’Albert Einstein, cette formule de l’énergie pourtant si simple et élégante vous dit elle quelque chose : E = mc² ? Cela inclut bien sûr la masse des matériaux.

La réponse est ailleurs

Je cite Jean-Marc Jancovici qui disait lors d’une conférence organisée par l’ESSEC à l’imagination Week de 2020 :

« L’empreinte carbone de chaque personne dans cette salle doit être le dixième de celle de vos grands-parents sur l’ensemble de votre durée de vie, c’est ça les 2°C ! Cela veut dire que d’ici à 2050, il faut diviser les émissions planétaires par 3, ce qui est une autre manière de dire qu’elle doivent baisser de 4% par an. Donc tout business plan qui n’est pas compatible avec une baisse de 4% par an des émissions planétaires, n’est pas recevable au titre de la préservation du climat ».

Votre principale ressource est fondée sur des solutions qui n’apportent pas de valeur. Vendre un ordinateur, une prestation de maîtrise d’œuvre ou un réfrigérateur A+ n’a pas de valeur en soit, il s’agit juste d’un moyen. Ce qui compte vraiment, c’est le fonctionnement qu’ils nous rendent.

Mais alors, est ce que le fait de comprendre comment fonctionnent un réfrigérateur ou un appareil énergétique quelconque vous apportera plus de compréhension ?

J’en suis certain.

Bravo à l’outil de sensibilisation My CO2 proposé par carbone 4 ! Même, s’il n’est pas tout à fait fini, il nous indique une trajectoire à suivre. Et même si je pensais avoir fait beaucoup d’effort cette année, je me rends compte à quel point la route est encore très longue !

My Co2 trajectoire carbone sur 50 ans
Trajectoire My CO2

Il s’agit là que d’une analyse sommaire de mes propres besoins individuels. La trajectoire est là, mais pour aller plus loin, il faut investiguer plus en détail.

Mais alors, comment devons nous agir ?

Dresser un constat désastreux, tout le monde peux le faire. Apporter une méthode efficace permettant de comprendre que le problème vient de nous tous, reste beaucoup plus compliqué, mais pas impossible. C’est un combat de David contre Goliath, une petite lueur d’espoir qui fait resurgir en nous cette petite flamme, ce côté positif de l’énergie.

Il y a une différence notable entre posséder et incarner, entre dénoncer et transmettre.

Comme les assureurs, parler en terme d’analyse de risque devient donc essentiel. Nos sociétés actuelles ne comprennent pas comment fonctionne les phénomènes énergétiques. Savoir où accepter les aléas probables de nos conséquences, c’est avoir une méthode efficace pour traiter les problèmes. Tout ça n’est qu’une question de valeur et de distance à celles-ci. Un combat de passionné, probablement, et il y aura certainement des gens à qui ça ne s’adresse pas, il faut également en être conscient pour ne pas traiter avec ces personnes, ainsi va la vie, toujours contrastée.

C’est bien à cet endroit précis que se situe le problème de nos sociétés. Les batailles de chiffres n’ont pas vraiment de sens, ce qui compte, ce sont les ordres de grandeur et ce que vous en faites. Autant agir avec une bonne grosse dose d’humilité et d’empathie. Car ce n’est qu’en cultivant cette culture commune et en confrontant vos idées à d’autres que vous pouvez espérer des innovations et que nous pourrons évoluer, ensemble. Encore faut-il s’en emparer.

David contre Goliath

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