Tu prends un café ?

Quoi de mieux pour engager une conversation qu’une proposition conviviale. Une lueur d’espoir qui vous redonne un poil de carburant, une foi en l’être vivant qui n’a rien de mieux à faire que de vous inviter à boire un bon coup. Parfois, pour d’évoquer certains dossiers juteux, d’autres fois pour entamer une histoire productive. Cette quête de la boisson chaude pour des petits moments de mou. Un léger boost avant d’affronter une longue route. Un instant de réconfort pour réchauffer les mains et les âmes.

Lorsque l’on évoque les événements du monde qui nous entoure, il y a des besoins qui dépassent nos simples expériences de calcul. Des perspectives de vie qui vous font vibrer qui n’ont rien de normatif. Voyons ici pourquoi l’énergie que l’on perçois aujourd’hui n’est pas qu’une simple dose de pétrole à mettre dans votre gosier. Qu’elle permet de considérer la plus alléchante des propositions comme la plus brève des suggestions. Mais aussi un élément qui permet de maintenir nos institutions dans un ordre logique. Enfin, pour que l’existence humaine puisse perdurer encore longtemps. Nous allons voir que cette drogue vous rend accros à bien plus de chose que la convivialité.

Alors, un petit un jus ?

La réflexion, une question de gout

Un Espresso, un allongé, un cappuccino, un dé à coudre bien serré ? Je ne sais pas combien de typologie de café existe-t-il, mais il y en a beaucoup ! Si le goût est unique, la matière l’est tout autant. Pour autant, le résultat d’une sensation ne traduit pas l’ensemble d’un processus complexe. Et personne ne se pose la question du coût en carbone de chaque goulée, dans ce cas, on ne ferait plus rien. D’ailleurs, cela n’aurait pas beaucoup d’intérêt.

Croyez-vous qu’au fur et à mesure que l’histoire avance, que nos goûts et notre sensibilité s’affine ?

Je ne sais pas.

bon ou pourri

Pourtant notre tolérance à l’acceptable nous guide à travers le juste besoin, équitable pour tous, nous rendant totalement intolérant au jus de chaussette.

Ce qui reste à peu près sûr, c’est qu’il n’y a pas toujours le choix du confort et du luxe. Qui ne s’est pas déjà retrouvé devant cette situation de ne plus avoir de filtre ? Je revois mon père en voyage, sortant une feuille de rouleau d’essuie-tout pour filtrer son café directement dans sa tasse. Ainsi, nous faisons souvent dans l’instant avec ce que nous avons sous la main comme nous l’avons toujours fait.

Vous allez me dire que tout dépend du contexte et vous aurez raison. La qualité émane souvent de la prévision, mais également de la précision, donc lorsque vous en avez l’habitude, préparer un café, ça reste un jeu d’enfant. Je crois que ça reste valable pour tout ce que vous faites, vous le faites souvent mieux la deuxième fois.

Cependant, est ce que le choix dépend d’une machine ou bien du moment que vous souhaitez créer ? Pour vous ? Pour vos invités ? Est-ce que le goût pour la réflexion est-il important ? Est-ce seulement le résultat qui compte ?

Une cafetière italienne ou a piston, une machine automatique à filtre… Autant de systèmes pour un si petit instant. Alors que l’on ne se trompe pas devant l’embarras du choix. S’il ne manque pas, c’est que l’énergie coule de source partout ou cela est possible. Afin de faire face à n’importe quelle situation, pour rester fiable devant l’imprévu, et pour imaginer des solutions de replis, vous rendre dépendant à certains équipements n’est elle pas la source de notre imagination ?

Afin de transformer des éléments du vivant dans une gorgée inoubliable, cela nécessite donc des équipements dignes de ce que nous savons faire de meilleur. La percolation, dernière étape de filtration d’un procédé globalisé qui permet d’extraire ce petit jus. Cela demande effectivement un équipement adapté à votre goût, mais aussi du bon café.

C’est, je crois la seule notion qu’il est important de saisir dans toute cette histoire. La machine n’est qu’une extension de nos capacités, elle se paramètre selon ce que vous souhaitez avoir en retour en vous entrainant vers plus de dépendance à l’environnement. Ce que nous souhaitons produire comme ambiance, ce que nous voulons comme sensation de vie.

Face à l’imprévu, restez serein

Si une machine aussi intelligente soit-elle sait comment vous l’aimez, auriez vous le même plaisir à le faire vous-même ? Pensez-vous alors que le choix d’un système permet d’adapter votre environnement à chacune des situations ? Personnellement, je ne crois pas.

café renversé

De la graine du caféier à la digestion par l’être humain, il faut tout un monde pour en produire. Et lorsqu’il s’agit d’une production de masse, vous concéderez que les machines individuelles ne sont plus vraiment adéquates.

Alors, il faut que je vous raconte cette anecdote.

Depuis plusieurs années, je suis bénévole chaque année au bar d’un festival de circassien. Je travaille le matin et je prépare du café pour au moins 300 personnes en 4 heures de temps. Vous conviendrez qu’une machine à Espresso n’est pas du tout l’appareil adéquat pour réaliser cela. Pour les amateurs assoiffés, les bénévoles volontaires et les artistes en tout genre, le café est gratuit. C’est plus simple pour l’organisation, le libre service, et ça fait partie de l’ambiance du moment. De plus avec quelques tartines et de la confiture, ça fait toujours plaisir de croiser quelques sourires ! Pour servir tout le monde, il faut à peu près 3 à 4 percos. Et nous en n’avons qu’un seul à disposition.

Ah malheur, quand survient l’heure de pointe, le perco de 20L tombe en 15 minutes à peu près !

Quelle machination que de se retrouver désœuvré face à cette situation. C’est le moment où nous voyons arriver une horde de zombie équipés de leurs gobelets. Ces drôles de têtes tout juste expulsé de leur tente par le soleil ardent s’expriment avec une voie d’outre tombe.

Y a plus de café !
hein, comment-ça ?

Et là s’en suis une négociation sans fin pour nous aider à aller plus vite pour générer une petite goute de ce fameux or noir.

Il faut au moins 45 minutes à 1 heure pour en refaire… Au passage, vous conviendrez que la manipulation d’une marmite d’eau bouillante demande un peu d’attention pour éviter les accidents. Et pour couronner le tout, il arrive aussi que le perco fonctionne une fois sur trois. Même avec un montage bien réalisé, il est possible de voir que ça n’a pas coulé correctement seulement après ces 45 longues minutes. Hélas, quel moment de solitude.

Il est bien évident que dans ces conditions, vous comprenez qu’une explication claire et humaine aux différents participants permet de débloquer la situation. Par exemple en leur demandant de prendre leur mal en patience. C’est alors au barman de faire preuve de sang-froid et surtout de garder le sourire. Derrière le comptoir, nous devons conserver une certaine prestance. Le bar est quand même un pilier de l’organisation et puis sans lui, plus rien ne fonctionnerait correctement. Nous sommes quand même en festival et il y a plein d’autres activités à côté…

Oui, oui, on est en train d’en refaire, revenez dans 10 minutes !
café ou bière
Dessin de Charlotte alias Portemine lors d’un festival en 2015. Si tu passes par là contacte moi.

Comme je l’aurais fait pour moi

Ce n’est pas du tout dans l’objectif de vouloir faire tourner l’économie de l’organisation, mais après tout, dans un bar il y a différentes boissons. Certaines sont plus cher que d’autres, bien évidemment. Et comme le client à toujours le dernier mot, s’il souhaite une bière à la place, c’est aussi possible…

Mais face aux festivaliers en manque d’énergie, là où les cernes sont bien visibles chez les bénévoles et les artistes. Il est bien évident que nous ne pouvons rester stoïques devant cette situation intolérable. Nous avons une réputation à tenir, un défi à relever : celui de pouvoir servir du café à tout le monde à n’importe quel moment du service. Il en va de la bonne ambiance du moment.

Alors pour faire face à cette situation, nous retroussons nos manches, et imaginons une solution d’urgence.

Au moment du pic de présence, il faut être en mesure de pouvoir tenir et d’étaler la distribution.

Comment faire ?

L’idée de génie consistant donc à vider un perco avant le pic dans des plus petits contenant. Cela pour être capable de les sortir au moment opportun. Avec une réserve de café dans d’autres contenant, nous pouvons relancer un perco avant l’heure fatidique tout en conservant le service à d’autres personnes. Et voilà, le tour est joué. Ce n’est pas bien compliqué, il suffit de prévoir et de l’anticiper.

Tout est près pour que devant le bar, les personnes puissent se servir convenablement, ils n’ont plus à nous questionner sur la préparation. Et derrière le bar, nous avons un nouveau fonctionnement. Tout est mieux pour tout le monde, le temps d’attente entre deux tournée est acceptable (de l’ordre de 5 minutes). C’est moins stressant pour l’ensemble, et tout le monde est content.

Café gestion

Vous satisfaire, seul critère dans les retours

Combien de temps nous a t-il fallut pour arriver à ce résultat ? Au moins plusieurs années.

Combien de temps cela prend pour l’assimiler ? Au moins quelques minutes.

Cela traduit bien que sur certaines solutions personne ne s’en préoccupe, mais qui pourtant simplifie la vie de tout le monde.

Toujours est il qu’il y a toujours un moyen pour combler se vide qui vous éloigne de la réflexion. À moins que la réflexion ne soit liée à la sensation qu’elle procure. Une douceur de vivre, un biscuit en bonus, un chocolat offert, une donnée qui vous rends accros. Lorsqu’il s’agit de se préparer à faire quelque chose, il faut être prêt. Si vous n’aimez pas un aliment, vous ne pouviez pas forcément le deviner. Souvent, il faut goûter pour s’en apercevoir.

Alors, il est comment le café ?
Heuuu… Pour l’instant, il est trop bouillant pour te dire. Je ne veux pas me brûler.

Mais pour ce qui est du goût, il peut y avoir plusieurs provenances donc différents degrés d’amertume. Et pour arriver à une mouture adaptée, maîtrisez vous l’ensemble du processus, de la plante à la filtration ? Je ne crois pas non plus. Lorsqu’il n’y a pas qu’une seule personne à la barre de toute la chaîne de la distribution, il est toujours plus simple de proposer ce que vous aimez faire. Et donc de faire confiance à ceux qui maîtrise la situation, ceux qui en ont l’habitude, ceux qui savent comment faire.

Finalement, vous allez chez marchant de café en bas de chez vous. C’est plus simple et vous prenez ce qu’il y a.

D’ailleurs, n’est-il pas incongru de vous proposer cet article, personnellement, je ne bois jamais de café ! Sauf dans un seul cas exceptionnel, seul ceux qui me connaissent vraiment saurons de quoi je parle.

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