Associé d’une coopérative d’activité et d’emploi

Apprendre, entreprendre, partager, développer une activité d’entrepreneur, vivre honnêtement d’un travail fourni.

Pour exercer une activité professionnelle au 21e siècle sans pour autant tomber dans le piège du statut d’indépendant et solitaire. Quelle solution existe-t-il ? Comment créer une activité à son image sans se faire exploiter, à la merci d’un patron qui vous dicte vos directives.

Vouloir vivre d’une passion sans contraintes abusive, ou avec des objectifs différents des entreprises traditionnelles, c’est tout à fait possible.

La coopérative d’activité et d’emploi est une alternative évidente sur le marché de l’entrepreneuriat. Totalement déconnectée d’une entreprise conventionnelle, elle s’inscrit plus dans un parcours de vie. Car elle permet à tout à chacun de tester, de démarrer une activité en toute sécurité.

À ce propos, je vous expose mon point de vue. Et si cela peut vous permettre de réaliser votre projet de vie, alors j’en serai plus que comblé.

Qu’est ce qu’une coopérative d’activité (CAE)

On peut le voir comme un groupement d’entrepreneurs, chacun exerçant son activité comme il le souhaite. Et comme dans toutes les sociétés, il y a bien sur des règles, des conduites et des codes à avoir. Il y a des minimums à respecter pour pouvoir vivre correctement en collectif. Il y a également des seuils, des limites. Lorsqu’on est dans un groupe, on ne fait pas n’importe quoi !

La mutualisation des outils et des moyens mis en œuvre est une force solide de la coopérative. Comme le dit le proverbe : « tout seul, on va plus vite ensemble, on va plus loin ». Elle permet donc d’agir comme une véritable entreprise. Une coopérative apporte un support et donc des capacités nécessaires au développement de chaque entrepreneur. Les assurances, les locaux, des outils financiers ou des équipes de gestions sont là pour nous permettre d’avancer et de rester « focus » sur nos tâches professionnelles.

Il existe des coopératives dans tous les départements français. Elles sont principalement généralistes, c’est-à-dire qu’elles sont dédiées à tous types d’activités. Puis, il y existe des structures plus spécialisées pour des métiers de l’assistance à la personne, ou bien pour les artisans du bâtiment, ou encore des pôles dédiés aux activités des arts et spectacles.

Un seul numéro de SIRET, il est le même pour tous les entrepreneurs d’une coopérative d’activité, il n’y a qu’une seule structure juridique.

Renseignez-vous d’abord auprès des structures généralistes locales pour connaître les différentes modalités qui seraient en cohérence avec vos différents projets de développement.

Un parcours de l’entrepreneur

Marche après marche

Au départ, il y a la volonté d’agir. Avoir un projet est avant toute chose essentielle, c’est le but d’un entrepreneur, ça ne fonctionne pas tout seul…

Si vous avez déjà une activité (d’auto-entrepreneur, micro-entrepreneur ou autre…), il est tout à fait possible de basculer cette activité sur une CAE.

Sans engagement, des réunions d’information collectives sont là pour accueillir et informer les futurs entrepreneurs sur le fonctionnement un peu spécifique de ces structures. Sur inscription, assister à ces réunions est un premier pas vers l’entrepreneuriat.

Par la suite, et si vous souhaitez aller plus loin, des entretiens individuels sont organisés pour permettre d’affiner le projet individuel, de définir quelques modalités et de répondre à quelques questions. Des points de gestion peuvent être ainsi abordés.

Cape ou pas Cape ?

L’entrée dans le vif du sujet se fait avec un premier contrat CAPE (contrat d’appui au projet d’entreprise). Pendant une durée non définie, le porteur de projet teste son produit ou son service en conservant son statut initial (demandeur d’emploi, s’il bénéficie de ce statut). Il s’agit d’un accord commercial entre l’entrepreneur et la coopérative, ce n’est pas un contrat de travail. La durée peut varier en fonction de la coop, mais en général, ce contrat ne dépasse pas 12 mois (deux fois 6 mois ou 3 fois 4 mois). Durant cette période, l’entrepreneur ne perçoit pas de salaire. Il déclare et enregistre tout de même les activités financières, ce sera pour plus tard, lors de la prochaine étape.

Étant donné que l’activité est en plein lancement, le contrat CAPE donne tout de même le droit à des avantages sociaux (régime social général de la sécurité sociale et les couvertures d’assurance travail). Comme je l’ai fait, il est possible de lancer son activité en bénéficiant des aides ARE de pôle emploi.

Enfin, si l’entrepreneur est prêt et lorsque l’activité se développe correctement et qu’elle génère un montant de chiffre d’affaires suffisant. Le porteur de projet devra signer un contrat de travail à durée indéterminée avec la CAE. Il devient alors « entrepreneur-salarié ».

En fonction de son chiffre d’affaires prévisionnel, l’entrepreneur fixe son temps de travail ainsi que sa rémunération. Il est possible de démarrer très vite le contrat d’entrepreneur salarié. Néanmoins, si le CAPE se termine sans avoir réussi à lancer son activité, alors il devra trouver un autre chemin.

Le statut d’entrepreneur salarié

L’entrepreneur est à la fois chef d’entreprise de son activité et salarié de la coopérative. Il est le pilote de son activité. C’est à lui d’aller chercher des clients de vendre, facturer, de gérer ses différents services et son temps.

Il faut savoir que ce statut aussi particulier soit-il, présente une totale dis-connexion entre le temps de travail et le nombre d’heures travaillées. Pour avoir la volonté d’apporter des solutions concrètes, il doit développer son assiduité. C’est donc à lui de trouver son équilibre entre la gestion commerciale et les différents services qu’il propose.

La structure fonctionne grâce à une part du chiffre d’affaires reversé. Il y a donc un chiffre d’affaires globalisé pour la coopérative. Cela permet notamment d’accueillir de nouveaux entrepreneurs et porteurs de projet. Notamment en leur faisant bénéficier des avantages que nous avons obtenus lorsque nous avons démarré. C’est un énorme atout qui permet d’entretenir un cercle vertueux de professionnels, et de vous soutenir lors des périodes difficiles.

Des modèles économiques d’avenir

En soutenant ces modèles, vous aidez aussi des entrepreneurs, des personnes comme moi qui souhaitent vivre honnêtement d’un travail.

Personnellement, je considère cette démarche comme une alternative présentant des modèles économiques d’avenir. La différence avec le portage salarial est bien évidemment l’aspect social qui prend une place importante. Et oui, il est tout de même important d’entretenir une relation avec les équipes de la coopérative ou avec les autres entrepreneurs.

Des commissions et des offres globalisées sont organisées par les entrepreneurs, pour le développement de la coop où de leurs activités. Au bout de 3 ans, l’entrepreneur doit choisir. Suivant la loi ESS de 2014 portant sur les coopératives, il doit, soit quitter la structure, soit devenir associé.


Le statut d’entrepreneur salarié associé

Au terme des trois premières années, l’entrepreneur devient sociétaire. Il peut prendre part aux décisions de la vie de la coopérative sur le principe d’une personne égale voix. Certes, cela demande d’autres compétences techniques, mais ça permet de continuer un certain développement. De voir comment ça se passe vraiment de l’autre côté du miroir.

Tout cela donne une certaine vie à la coopérative, une évolution ou une notoriété. Les règles sont discutées et votées en assemblée sur un principe égalitaire. Faire entendre sa voix pour ne pas accepter des choses qui nous semblent injustes, c’est aussi ça la vie d’entrepreneur !

Coopérer avec d’autres entrepreneurs est également possible, nous voyons des contrats groupés arrivés. Discuter, former les gens à des techniques mutuelles, partager les savoirs.

Notre coopérative de concepteurs en bâtiment est toute jeune puisqu’elle a eu 3 ans cette année et je fais parti des premiers associés. Tout ça nous laisse la possibilité de modifier les statuts pour passer en SARL coopérative, SCOP, ou SCIC. Nous en sommes encore au début et qui sait ce que l’avenir nous réserve.

En tout cas, si vous souhaitez en discuter, écrivez moi.

La schizophrénie de l’entrepreneur, on en parle ?

S’il y a un point qui fait de vous un coopérateur aguerri, c’est bien celui-ci : Vous devez êtres plusieurs dans votre tête, je m’explique :

Ma personne : je suis responsable de moi-même et je suis capable de gérer mon temps personnel, mes loisirs, ma famille.

Mon activité : en tant que gérant, je suis responsable de la bonne tenue de mes affaires, de mes clients, de ma facturation et de mon temps de travail. Savoir si je prendrais un congé tel jour ou si je devrais effectuer une tâche pour la coop à un moment donné.

Moi et la coopérative : en tant qu’associé, je suis aussi responsable de la coopérative du temps que je dois lui consacrer et de toutes les implications qui en découlent.

On peut en trouver d’autres, mais voici une principale décomposition des activités qui se passe dans la tête d’un entrepreneur. Je dois dire que ça demande une certaine gymnastique de l’esprit. Certes, il ne faut pas tout mélanger, et tout ne se passe pas à la même vitesse. Mais lorsqu’on en arrive à des découpes de ce type, on peut se dire que prendre rendez-vous avec soi-même devient indispensable.

Que ce soit pour valider des temps fort, des réunions collectives ou même pour des clients… Tout ça se mélange. De plus et naturellement, n’entretenez vous pas des relations différentes avec chacun de vos contacts, avec vos amis ?

Mais finalement, cela vous donne une liberté d’être et d’exercer votre activité professionnelle comme vous le souhaitez. Pour ma part, je n’ai jamais regretté, et je suis très satisfait de cette option.

Alors, vive entrepreneuriat social et longue vie aux coopératives d’activités et d’emploi.

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